La biologie quantique et la détection des radiofréquences dans les organismes vivants

Pour la première fois, un récepteur biologique est démontré comme récepteur biologique régissant aux radio-fréquences. Un travail publié dans la revue Scientific Reports1 par l’équipe de Margaret Ahmad, en collaboration avec Carlos Martino, professeur associé de Biomedical Engineering at Florida Institute of Technology (FIT, Floride).

La question de savoir si les champs de radiofréquences émis par les appareils de radio, de télévision et de communication sans fil peuvent affecter les organismes vivants est un sujet de grand intérêt et de controverse depuis des décennies. Cependant, il n'y a eu aucun progrès et beaucoup de confusion, car jusqu'à présent, personne n'avait la moindre preuve de la manière dont ces forces pouvaient agir sur les systèmes vivants.

Dans les travaux actuels, les chercheurs ont franchi une étape importante dans ce domaine en démontrant que le cryptochrome, un récepteur biologique responsable de la croissance et du développement des plantes, peut détecter et répondre aux champs électromagnétiques RF dans la gamme des MHz. Il s'agit de la gamme de signaux émis par les radios AM/FM, les téléviseurs, les appareils électroniques domestiques et les téléphones sans fil, par exemple. Cette étude est basée sur les prédictions de la physique quantique selon lesquelles des champs de radiofréquences spécifiques peuvent interagir avec des intermédiaires de réaction de cryptochrome à l'état excité pour modifier l'activité biologique. Dans leurs expériences, ils ont mesuré l'activité du cryptochrome en observant les changements dans la croissance des plantes en présence ou en absence de champs de radiofréquences. Ils ont également surveillé directement l'état d'activation (actif ou inactif) du cryptochrome en utilisant des méthodes de détection des protéines. Il s'agit de la première identification d'un récepteur biologique capable de répondre aux signaux de radiofréquence dans un organisme quelconque.

En termes simples, les chercheurs ont montré que la "chimie" du récepteur du cryptochrome dans les plantes vivantes peut être manipulé par un signal de radiofréquence à distance. Il ne s'agit pas tant de "parler aux plantes et aux animaux" que de leur "dire quoi faire".

Ce travail a d'énormes implications pour les nouvelles technologies. Par exemple, pour les plantes de plein champ, nous pourrions potentiellement manipuler la façon dont les plantes poussent, lorsqu'elles fleurissent, les protéger contre les agents pathogènes et augmenter le rendement des cultures en plaçant simplement une antenne dans le champ qui émet une fréquence appropriée pour stimuler le cryptochrome. En biologie synthétique, les réactions enzymatiques pourraient être conçues sous le contrôle de récepteurs cryptochromes et ensuite manipulées à distance par des champs RF externes.

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Albaqami, M., Hammad, M., Pooam, M. et al. Arabidopsis cryptochrome is responsive to Radiofrequency (RF) electromagnetic fields. Sci Rep 10, 11260 (2020). https://doi.org/10.1038/s41598-020-67165-5 

Equipe Photobiologie (UMR 8256), dirigée par Margaret Ahmad