L’alliance de la génomique et de l’intelligence artificielle met en avant le rôle central de la perte de l’homéostasie neuronale dans la maladie de Huntington

L’équipe de recherche (Sorbonne Université/Inserm/CNRS) dirigée par Christian Néri, directeur de recherche Inserm à l’IBPS, vient de montrer que les pertes de compensation cellulaire et de résistance neuronale serait le moteur principal de la maladie de Huntington (MH) au niveau moléculaire. Ces travaux suggèrent que rétablir la résilience neuronale est une piste thérapeutique importante pour lutter contre cette maladie.

En collaboration avec l’équipe de Myriam Heiman au MIT qui a obtenu des données génomiques de type Big Data dans des modèles de la maladie, et le Laboratoire Jacques-Louis Lions (Sorbonne Université/CNRS), l’équipe de recherche a développé une méthode originale d’apprentissage automatique (Geomic) capable de cartographier précisément les groupes de gènes utilisés dans le cerveau de modèles murins pour contrer les effets toxiques de la huntingtine mutante, le gène de la MH, et ce dans plusieurs types de neurones composant le striatum, une région du cerveau fortement affectée par cette maladie. De manière inattendue, cette carte montre que la plupart des réponses pathogéniques sont naturellement atténuées avec le temps et que la plupart des réponses de compensation bénéfique diminuent elles aussi. Ces résultats suggèrent que la mort neuronale dans la MH serait principalement due à la perte des réponses homéostatiques et non au renforcement des réponses pathogéniques. Ils fournissent une feuille de route pour sélectionner des cibles thérapeutiques visant à rétablir la résilience neuronale, et ils ouvrent la voie à des applications de Geomic à l’analyse des données ‘omiques’ dans plusieurs autres maladies, notamment d’autres maladies neurodégénératives.

Cet article a fait l'objet d'un communiqué de presse par Sorbonne Université, le CNRS et l'Inserm.

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Equipe Systèmes de compensation dans les maladies neurodégénératives et le vieillissement (BrainC)

Shape deformation analysis reveals the temporal dynamics of cell-type-specific homeostatic and pathogenic responses to mutant huntingtin – Lucile Megret, Barbara Gris, Satish Sasidharan Nair, Jasmin Cevost, Mary Wertz, Jeff Aaronson, Jim Rosinski, Thomas F Vogt, Hilary Wilkinson, Myriam Heiman, Christian Neri, eLife, 23 February 2021. DOI : https://doi.org/10.7554/eLife.64984