Actualité IBPS - L'interaction entre dopamine et stress canalise l'organisation sociale

La plupart des espèces animales vivent selon une organisation sociale qui engendre une individuation des comportements. Les mécanismes biologiques qui conduisent à son émergence restent mal connus.

L’équipe de Sébastien Parnaudeau et François Tronche (NPS) et collaborateurs ont montré que dans des colonies de souris génétiquement identiques, une hiérarchie sociale stable s’établit. Les individus de rang élevé sont plus anxieux et plus sociaux que ceux de rang bas. La sociabilité est un trait qui préexiste chez les futurs individus de rang élevé et influence probablement leur futur rang social.

D’un point de vue physiologique, les individus de rang élevé présentent une activité plus faible des neurones à dopamine de l’aire tegmentale ventrale. La diminution de cette activité, directe ou en conséquence du blocage du récepteur des hormones de stress, promeut une ascension dans la hiérarchie.

Finalement, les souris de rang bas présentent une augmentation de la réponse aux drogues d’abus ainsi qu’une sensibilité accrue dans un modèle de dépression. Ces résultats font écho aux travaux chez l’humain établissant un lien entre statut social et vulnérabilité aux psychopathologies et permettent d’envisager un mécanisme biologique derrière ce phénomène.

Le rang social au sein d’une colonie de souris est déterminé par un test de préséance réalisé dans un tube plastique. La souris qui en sort à reculons est de rang inférieur. Photo F. Tronche

Battivelli, D., Vernochet, C., Conabady, E., Nguyen, C., Zayed, A., Lebel, A., Meirsman, A. C., Messaoudene, S., Fieggen, A., Dreux, G., Rigoni, D., Le Borgne, T., Marti, F., Contesse, T., Barik, J., Tassin, J.-P., Faure, P., Parnaudeau, S., & Tronche, F. (2023). Dopamine neuron activity and stress signalling as links between social hierarchy and psychopathology vulnerability. Biological Psychiatry, S0006-3223(23)01600-1. https://doi.org/10.1016/j.biopsych.2023.08.029